J’ai les nerfs. J’ai mes hormones. J’ai ma libido. Alors je pose ma plume. Peut-être que cela aidera, peut-être bien que cela ne fera qu’empirer. Peu importe, il est temps de s’y mettre.
Je réfléchis et je me demande comment j’en suis arrivée là. Non, je ne parle pas d’une histoire de cœur. Plutôt une histoire de clito. Parce que c’est définitivement ce qu’il en résulte.
Comment ai-je pu, moi, passer de ma sensibilité légendaire, cœur passionné, à... ça.
Une relation charnelle comme dirait Lui.

Je réfléchis toujours.

Est-ce le connard d’il y a plusieurs années qui, par son égoïsme ou son imbécillité (au choix), voulait tout avoir de moi et se servir copieusement sans rien me donner ?
Non, j’étais trop jeune pour que cela ait un quelconque impact sur mon esprit. Enfin...

Alors était-ce ce garçon très indécis qui préférait mes fellations plutôt que mes mots doux ?
Peut-être bien que c’est là que tout a commencé.

Et puis, il y a eu l’autre-là. Pour qui j’ai tout sacrifié, jusqu’à la vie. On dit que l’amour rend aveugle. Moi avec lui, je n’ai pas été seulement aveugle. Je crois que je suis devenue sourde, muette... IVG tatoué sur l’utérus.
Je pense que c’est à ce moment précis que je me suis perdue. J’ai vécu la vie d’une autre, je la regardais faire. Pas un geste, pas un mot pour la sauver. Mourir à petit feu n’est pas réservé qu’aux cancéreux.
C’est là que mon cœur s’est brisé. Enfin, je me demande bien encore comment... Y a pas d’os dans l’cœur.
Prévoir sa chute c’est beau. Mais se regarder mourir, sans rien faire, c’est très laid. Un peu comme le riz au lait.

En tout cas, après réflexion, je trouve que les nausées matinales n’en valaient pas la peine. Pas plus que ce sang, ces larmes et ces coups.
Mais c’est toujours le futur qui nous fout une gifle façon « Tu as perdu ton temps pauvre conne ! ». Ah, ça oui, j’étais bien pauvre et bien conne. Je n’avais sans doute pas capté que le cœur se dissociait du cerveau.
Toujours est-il qu’avec lui je suis descendue en Enfer. Non je déconne, l’Enfer c’est plus sympa.

Cependant, avant cette période masochiste, j’avais déjà goûté à l’amertume que peut laisser en bouche du sperme pas frais. Plaquée le jour du Baccalauréat. Non, pas plaquée contre un mur, par pulsion sexuelle qui m’aurait probablement emmenée au septième ciel (ou pas). Non, je parle de me faire salement larguer par SMS à 2min de l’épreuve de Philosophie.

Mais je l’avais cherché, je le conçois... J’avais gentiment demandé à mon mec s’il y avait un problème vu son comportement distant. Qu’elle fut bien belle la surprise.
Relativisons un peu, grâce à lui, cela m’a confirmé le fait que malgré toute vraisemblance, les mecs n’avaient pas de couilles. Et surtout aucune éthique.

 

Aujourd’hui, mon cœur vacille. Entre la mort et la vie.
Non, en fait c’est juste pour faire joli. En réalité, il est atrophié. Oui c’est moche, je vous l’accorde. Mais la vérité est rarement toute pimpante... Elle a pas les thunes de Paris Hilton (ne me regardez pas comme ça, je sais qu’elle n’est pas bandante).

Donc, passionnée que j’étais, je me retrouve à fréquenter un homme dont la seule occupation est de m’éjaculer en pleine bouche.
J’abuse un tantinet, mais je savais que ça provoquerait une érection à certains d’entre vous. Ne me remerciez pas, ce n’est pas utile. Par contre on s’arrangera en privé pour les modalités de paiement.

Ce n’est pas un salaud, ce n’est pas une ordure. Il est plutôt de bonne éducation et ne me prend pas pour un sextoy. Bien que parfois, ça y ressemble.
Non, vraiment il est bien. Et ses cunnilingus mériteraient de passer au festival de Cannes.
Je vous dis ça car il est très difficile d’avoir un bon feeling, autant dans les baisers fougueux que dans les cunni doux mais sauvages. Alors j’insiste sur le fait qu’il soit un très bon amant.

Toutefois je m’interroge.

Ce jeune homme, (mais toujours plus vieux que moi, halte à la pédophilie), désire donc une relation charnelle. Pas de comptes à rendre. Nos lèvres peuvent s’attarder sur des peaux différentes et nos zizis vont où bon leur semble.
Plutôt excitant, me direz-vous. Je reconnais d'ailleurs, que ça a quelque chose de très agréable de ne pas culpabiliser quand on s’offre à une autre personne.

Mais c’est là que ça se corse.

Monsieur ne veut pas que du sexe. Monsieur veut des échanges. Monsieur m’envoie des SMS à perturber tout le réseau. Quand bien même je voudrais ne pas penser à lui que je ne pourrais pas.

On rajoute un level.

Ce garçon prend pour habitude de s’adapter à mon emploi du temps. Force est de constater que je dois toujours lui dire quand je veux le voir, pour qu’il puisse s’arranger. Tant d’effort pour me piner, c’est légèrement louche. Ou pas.
Ajouté à cela, j’ai pu constater que ma chiantise ne le faisait point fuir. Pourtant je vous assure que j’y mets une sacrée volonté. C’est un peu ma carte de protection. Entendons-nous bien, les femmes sont chiantes par nature. Mais dans une relation charnelle, c’est logiquement exclu. Pourtant je continue mon comportement déplacé, et pas moyen qu’il prenne la tangente.
Il dit qu’il tolère.

Non mais vraiment, je me demande comment j’ai pu finir dans ce genre de relation. C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité. C’est comme un somalien obèse. NO WAY. Enfin, faut croire que si, tout est possible. Bientôt la paix dans le monde ?

Quoique, à l’heure où j’écris, je crois que je l’ai vexé au point qu’il ne veuille plus me parler. Du coup, les SMS ressembleront à ça : « Aujourd’hui ? » « 21h. » « Chez moi »
Sexy s’il s’agissait de stupéfiant. Mais certainement pas quand c’est pour faire l’amour avec un homme qui nous plait vraiment (Quoique... Ouais. Non).

 

Alors voilà, je me doute bien que mes anciennes relations m’amènent à faire la Biatch Respectable. Je sais bien que ma conception de l’Amour est tellement bafouée que je vomis sur l’idée de me marier. Avant je voulais le mari, la bague, la robe et la fête. Aujourd’hui je veux juste la pièce montée pour faire une overdose de crème.

Je ne sais que faire. Cet homme titille ma libido. Mais pas que.

Alors je vais prendre mon zizi sous le bras, et on va aller toquer à sa porte. Voir s’il y a moyen de s’arranger ou si ma langue est condamnée à lécher dans l’illégalité.