KSanska

Mardi 8 mars 2011 à 16:00

Putain...Le coup de massue que tu te prends en pleine gueule quand tu fouilles tes anciens dossiers, ton ancienne adresse mail...
Ça me tue.
Toutes ces choses qui remontent à plusieurs années et que tu avais oublié en raison du temps et du changement.
Retrouver des mails de certaines personnes qui ont fait partie de ta vie et à qui désormais tu ne penses plus jamais.
Aucune douleur, aucune rancoeur.
Tu te retrouves juste perdu dans ton passé avec ces gens que tu as côtoyé et qui avaient tant d'importance à tes yeux. Ces gens dont tu n'as plus de nouvelles, dont tu ne sais ce qu'ils sont devenus.
Ils sont étranger à toi et à ta vie alors qu'à une époque tu ne jurais que par eux.
Je me remémore toutes ces personnes pour lesquelles j'ai souffert...Et aujourd'hui plus rien. C'est là qu'on se rend compte du temps qu'on a gâché juste parce qu'on était trop émotif et trop craintif de l'avenir sans lui, sans elle, sans eux.
Et pourtant on est là, on vit.
On passe son temps à se battre pour les uns et pour les autres. On s'aime, on se déchire. On a mal et on s'y accroche à cette plaie. Ça nous bouffe encore et encore sans qu'on ne puisse s'en détacher. On laisse faire alors que dans quelques années si tout va bien, on ne saura même plus expliquer ce qui nous avait tant blessé.
Alors pourquoi est-ce si dur de lâcher prise ? De se forcer à ne plus souffrir ?

J'ai mal au coeur, je suis bourrée de médocs et je me dis que ça n'en valait pas la peine.
Avoir mal pour rien juste parce que c'est plus commode d'être une victime. On aime se faire plaindre, on aime surtout se plaindre.
Je me sens seule, il ne m'aime plus, je suis abandonnée; je veux mourir.
Quel gâchis.
Il faut vraiment qu'on grandisse. Qu'on soit fort et qu'on s'efforce de se connaître. Suffisamment pour pouvoir s'analyser au moment opportun. Ce qui empêcherait la plus part de nos mauvais choix et quelques larmes au passage.
On aurait évité les cris et les crises.

...

Enfin, je comprends pourquoi les gens suppriment tout de leur passé. Parce que quand on tombe dessus et qu'on ne s'y attend pas, ça fait vraiment bizarre.
On réalise tout ce qu'on a perdu et ce qu'on a gagné aussi, mais ça on a plus de mal à le voir.
Quelque part je trouve ça triste.
Je l'ai dit et je le confirme, la vie est vraiment tordue.

Mais de toute façon, on est jamais content. Moi la première.

Sanska.KS

Samedi 5 mars 2011 à 15:36

Une sorte de 3615mylife version Sanska.

Les années lycée. Rien qu'en prononçant ces mots je souris, j'ai les yeux qui pétillent et j'ai un petit pincement au coeur.
La vie est vraiment tordue. Et pourquoi ? Parce que ce qui rend un moment encore plus savoureux, bien plus encore qu'une crème glacée aromatisée Vanille de Madagascar et Noix de Pécan caramélisées ou un magret de canard sauce miello-balsamique ajusté de fines tranches de pommes rôties; c'est bien le recul.
Attention. A ne pas confondre avec le recul dont nos parents et autres "adultes" nous abreuvent pendant toute notre adolescence.
"Vois plus loin que ça mon fils, prends du recul!", "Ne fais pas les mauvais choix ma fille, prends du recul!", "Arrête d'être immature! Prends du recul!"... Ça va, on a compris !
Non.
Moi je vous parle de celui qui vous tapote l'épaule de temps à autre et qui vous dit "eh, cesse tes feulements de fausse vierge immaculée deux secondes et souviens-toi d'il y a quelques années!"
Parfois je savoure mieux mon passé dans mon présent, qu'au présent de mon passé. Comme mes années lycée.

Le problème avec ce recul-là, c'est qu'il amène aussi regrets et remords.
Moi je vous le dis, je n'ai pas assez profité.
Je n'ai pas été assez salope aussi.
Oh, ne faîtes pas les choqués. Quand je vois toutes ces gamines de 10piges qui dandinent du cul devant ces vieux pervers universitaires et qui gloussent telles des guenons en rut lorsqu'on leur parle fellation et que tout le monde dit "ah c'est la nouvelle génération, ils sont précoces!", comme si c'était normal et puis voilà, je me trouve très enfant de choeur et certainement pas choquante voyez-vous.
Et puisque nous y sommes, je n'ai pas été assez garce. Ni avec les mecs, ni avec les filles.
Au lycée, je ne me faisais pas payer de verre - les plus chers de préférences - par un inconnu lui faisant miroiter qu'on irait jouer à touche-pipi.
Je n'ai pas non plus poignardé dans le dos mes copines parce que j'avais flashé sur leur copain boutonneux ou encore jouer mon hypocrite juste histoire de ne pas manger seule à la cantine.
J'ai oublié d'être impolie et de claquer la porte au nez de Maud, dans Pascal le grand frère (faut dire qu'elle n'était pas encore arrivée dans mon lycée quand j'y étais).
Et puis, je n'ai pas assez fait chier ceux qui me semblaient plus limités.
Quoi ? On est tous le con de quelqu'un et ce pour le restant de notre vie. D'ailleurs vous avez également choisis quelques cons que vous avez salement inondé de votre bave faiblarde (parler dans le dos des gens c'est très à la mode...Mais c'est aussi très sale alors n'oubliez jamais votre amie Modération).
Si je peux vous donner un conseil : parlez donc en face de vos victimes, c'est nettement plus jouissif. Enfin... A condition d'être réellement le moins limité. (<-- C'est amusant de voir les erreurs de jugement que font certaines personnes).

Bon sérieusement. Les années lycée ? Le pied !
Je n'ai pas autant séché qu'à l'université mais j'en étais pas loin.
Rester dans mon lit un matin pluvieux quand j'avais cours d'anglais.
Louper le cours de 14h30 à 15h25 et bronzer sur l'herbe juste en dessous de la salle de classe, histoire de décompresser (trop dur la vie de lycéen).
Arriver le matin à 8h00 pile lorsque la grille est déjà fermée, croiser sa copine abonnée au même club de retardataires et décider de sauter la première heure de cours : remplacée par un cappuccino dans un café, potins et philosophie sur le monde, la vie. Puis finalement débarquer 2h plus tard pour la récré' et demander aux copines modèles comment s'était déroulé le cours de français.

Se réfugier derrière le bâtiment T pour tester la vivacité de Marie-Jeanne et partir en cours de philo' totalement fracassés d'une hilarité collective : ah ça on les avait bien intégrées les notions de partage, de générosité et de soutien !

Partir en mission dans tout le lycée : esquiver tous les obstacles qui nous empêcheraient d'atteindre notre but.
Les obstacles : les pions, les CPE, directeur et directrice adjointe, les gros lécheurs d'élèves (rarement plus intelligents que la moyenne d'ailleurs).
Notre but : sécher les cours en restant dans l'établissement et arriver jusqu'au paradis (bon ok c'était le jardin interdit aux élèves).
Nos armes : la course à pied, le saut d'obstacle (merci l'athlétisme), la stratégie, nos charmes et puis Bob junior.

Vous savez ce qui a été si bon aussi ? Mon 7 de moyenne générale et le "Doit faire ses preuves" inscrit en bas du bulletin du dernier trimestre de terminale. Pour finalement obtenir mon baccalauréat du premier coup sans réviser plus que ça (de toute façon je n'avais même pas les 3/4 de mes cours et c'est sans compter les absences : mémoire auditive inutilisable).
Ah ce bac'. C'était arriver en avance au commencement des épreuves alors que pendant trois ans j'avais été incapable d'arriver à l'heure plus de deux fois. C'était le plaisir de mettre ma petite bouteille d'eau côté gauche et ma barre énergétique côté droit, comme si j'allais parcourir un marathon. C'était sentir le stress de mes voisins de tables, entendre le papier se froisser, les crayons griffonner, les ventres gargouiller. C'était sans bruits intempestifs : élèves et professeurs muets. C'était des montées d'adrénalines, des "réussir ou non". C'était s'apercevoir à la fin qu'on s'était planter ou qu'on avait oublié des trucs.
La semaine du bac. Je crois qu'à l'inverse de beaucoup de personne, cette semaine me faisait jubiler.
Bon, après le jour des résultats, là, ma jubilation passée était loin d'être reconnaissable. Les jetons. On avait carrément les jetons. Tous. Et notre angoisse a bien décuplé lorsqu'on a vu à 50m du tableau d'affichage, deux nanas de notre classe, littéralement en pleurs s'approchant de nous comme des zombis voulant nous démembrer et nous bouffer.
...

Enfin. Parmi ces années, ce qu'il y a eu de très intéressant c'est d'avoir admiré l'évolution des gens. Croyez-moi, quand on voit débarquer des personnes toute timide qui n'osent prononcer le moindre mot ou même te regarder, et qu'en fin de terminale, tu les vois péter un plomb en plein cours : crayons, ciseaux, colle qui volent. Cris, injures, tables poussées violemment qui se répercutent sur les murs... C'était totalement folklo', impensable, surprenant...On se serait cru en véritable S-F...C'était trop bon. Trop indescriptible. Et il fallait le vivre.


Les années de lycée sont celles où tu peux très aisément profiter, rire, bousculer, rien branler et réussir sans te soucier de que sera demain.
Ouais. Années d'insouciance et de désinvolture (et d'inconscience parfois).
En toute honnêteté, si tu gères bien et que tu maîtrises, si tu es organisé dans ton bordel : c'est que tu es prêt à vivre intensément, pleinement et ingratement tes années d'ado (et ne pas morfler par la suite).


Enfin, c'est loin tout ça pour moi, alors... A tous ceux qui passent leur bac' cette année : j'espère que vous avez bien profité ! C'est dans quelques mois à peine que vous allez devoir la jouer plus fine. Et survivre.







Moi les conneries...Je les ai faites plus tard. Trop tard.

Sanska.KS

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