Je lui avais dit "J'ai 20ans et je ne rêve déjà plus".
Il m'avait répondu "J'ai 24ans et je rêve encore".

Je crois que l'ensemble de ces deux phrases est le plus beau souvenir que j'ai d'une certaine période de ma vie.
Il m'avait aussi dit que l'important n'était pas dans la durée d'une relation. Car parfois une rencontre brève d'un mois pouvait être bien plus signifiante en tout point qu'une relation de plusieurs mois, ou d'un an (etc).
J'avais trouvé ça dur à l'époque. Ou plutôt, j'avais juste peur qu'il ne quitte déjà ma vie.
Mais aujourd'hui je confirme qu'il avait raison.
On fait des rencontres brèves et furtives qui sont nettement plus marquantes que d'autres qui persistent dans le temps, pour des raisons que l'on ignore ou non.
"Le chemin parcouru est plus important que la destination", c'est ce que je pense. Ce qui revient à dire qu'il n'y a pas que le résultat qui compte et que parfois, il ne veut même rien dire.

Cette introduction pour en venir au fait qu'on ne change pas. Mais on évolue, on grandit.
Certaines personnes nous correspondent à certain moment de notre vie, et lorsque ce moment s'échappe pour devenir autre, on estime que notre compagnon d'époque a juste trop changé et qu'il ne nous ressemble plus. C'est souvent perçu négativement d'ailleurs.
Pour ma part, je ne pense pas que cette personne ait changé. Seulement ses attentes, ses envies se sont transformées, ont évolué, se sont précisées au fil du temps, de par son vécu, ses expériences, ses réussites et ses échecs. Un ensemble de chose qui font ce que nous sommes.
Et dans ce rapport à l'autre, il y a nous aussi. Croire que nous sommes identiques à il y a 3ans, serait une grave erreur de notre part. Nous aussi on aspire à des choses nouvelles, au même titre que l'autre.
Quand tu es petit, tu te construis, petit à petit, pas à pas. Tu en viens à te créer une identité. A partir de là, tu es devenu toi, un mélange de ton éducation, ton expérience et ton détachement, propre à toi-même. Et malgré les étapes différentes par lesquelles tu passes, malgré tes erreurs, tu restes toi. Mais ton environnement se façonne, change, se transforme parce que tu évolues.
On passe notre vie à évoluer, à apprendre. Mais on ne "change" pas. Ne vous méprenez pas, je sais bien que "évoluer" est un synonyme de "changer". Mais en tant qu'humain, je ne crois pas que l'on puisse utiliser le verbe "changer" : passer d'un état à un autre.
On peut changer des choses, oui. Mais pas nous-même.

Il m'a souvent dit que j'étais différente. Mais arrivée à aujourd'hui, je ne crois pas l'être. Comprenez-moi bien, je sais que j'ai évolué, tout ça. Mais je suis la même qu'il y a quelques années. J'ai juste affiné et ajusté quelques détails qui font penser que je ne suis plus pareil. Comme quoi je ne me répèterai jamais assez : les plus petits détails sont sans doute les plus importants.
Je lui ai souvent répéter à lui, que "on ne fait pas de grandes choses sans petites choses, sans petits détails". Et je crois définitivement qu'il faut également commencer par les petites pour en arriver à de grandes. Vous allez trouver ça logique voire désuet que je le précise. Mais je sais par expérience, que ces petites choses anodines que l'on pense acquises sont loin d'être le cas en matière d'action. On pense, mais on ne le fait pas. Allez comprendre...

Alors, d'où je suis, je vous conseille d'y regarder à deux fois lorsque vous dénigrez un de vos proches qui devient au fur et à mesure une personne que vous n'appréciez plus.
Vous n'êtes pas à l'abri d'une mauvaise action ou d'un mauvais choix. Vous n'êtes pas parfaits et vous ne le serez jamais. Vous serez vous et c'est bien assez.
Mais évitez de prendre de haut les autres et de les mépriser car il y a tout un tas de petites choses que vous ignorez à leur sujet et qui vous empêcheront toujours d'être dans la meilleure perception des choses.
Personne n'est infaillible et rien ne vous mettra hors d'atteinte. On ne sera jamais Son Gokû.

Pour conclure, comme il l'aurait si bien dit "Faîtes ce que je dis pas ce que je fais".